Qu’est-ce qu’une cruralgie ?
D’un point de vue étymologique, la cruralgie est une douleur (algie) de la jambe (crus en latin) dont le terme est largement employé afin de désigner une douleur suivant le trajet du nerf fémoral (ou nerf crural).
Une cruralgie est un syndrome canalaire, responsable d’une compression de la gaine vasculaire du nerf fémoral pouvant entrainer une perte de force, une perte de sensibilité et des paresthésies (fourmillements) ainsi qu’une sensation de décharge électrique dans le territoire sensitivo-moteur du nerf fémoral.
La compression vasculo-nerveuse peut également toucher en amont les racines formant le nerf fémoral (surtout L3 et L4) ou en aval sa branche terminale, le nerf saphène interne.
Les compressions mécaniques peuvent avoir lieu au niveau des défilés ostéo-ligamento-musculaires de la colonne vertébrale où cheminent les racines L3 et L4, ou bien dans défilés ostéo-ligamento-musculaires du membre inférieur dans lesquels cheminent les nerfs fémoral et saphène interne.
En fonction de la localisation de la compression, l’expression clinique sera différente :
L3 :
- Douleur irradiant depuis la région lombaire, parfois dans l’aine puis sur la face antéro-interne de la cuisse et du genou.
L4 :
- Douleur irradiant depuis la région lombaire, face antéro-externe de la cuisse, face antérieure du genou et pouvant descendre jusqu’à la moitié supérieure du tibia.
Nerf fémoral :
- Douleur face antéro-interne de la cuisse
- Faiblesse du quadriceps
- Difficulté de fléchir la cuisse ou d’étendre la jambe
Nerf saphène :
- Douleur face antéro-interne du genou, irradiant face interne de la jambe jusqu’au pied
- La douleur est souvent accentuée lors de l’extension complète du genou
Qu’elle est l’origine d’une cruralgie ?
La cruralgie d’origine mécanique fait suite à un enraidissement articulaire douloureux (qui peut toucher la région lombaire, ou le membre inférieur) responsable d’une diminution du diamètre d’un défilé dans lequel chemine la racine ou le nerf. Il est important de préciser que face à des névralgies (douleurs nerveuses), peut se cacher une pathologie non mécanique sortant du champ d’application de l’ostéopathe, ou bien que le degré de compression nerveuse nécessite une prise en charge médicale.
C’est pourquoi ce dernier se doit de réaliser un interrogatoire minutieux ainsi qu’un examen neurologique complet afin d’éliminer toute pathologie d’orientation.
Quel traitement propose l’ostéopathe face à une cruralgie ?
En absence de drapeaux rouges et lorsque son champs d’application mécanique est clairement défini, l’ostéopathe possède divers outils permettant de mettre en évidence le lieu de conflit, et met en œuvre une stratégie de traitement visant à obtenir un relâchement articulaire dans le but de soulager la gaine vasculaire du nerf ou de la racine nerveuse et de diminuer les signes cliniques.
Une telle démarche est identique dans la prise en charge des sciatiques et des NCB (névralgies cervico-brachiales).
Axel Cloarec